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19 septembre 2006

Une passion dans le désert

Qui oserait, au milieu des sables,

faire usage de la parole ?

Le désert ne répond qu'au cri, l'ultime,

déjà enveloppé de silence d'où surgira le signe :

car on n'écrit jamais

qu'aux confins imprécis de l'être.

(Edmond Jabès)

polyptyque

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17 septembre 2006

L'indispen-sable matière !

"Sable pâle, à peine doré, ivoire, parfois presque blanc des jeunes dunes au bord de l'erg; dunes vives qui cherchent encore leur place et leur modelé. Sable oxydé, roussi, sable rose orangé des dunes centrales, mortes, plus hautes et massives. Sable lourd et lisse, épandu en larges plis de velours. Sable fauve et soyeux comme un pelage. Sable léger comme une vapeur que le vent emporte des cimes. Sable glacé de la nuit; sable brûlant de midi, mais si doux aux pieds nus et toujours accueillant aux corps que la fatigue a meurtris. Sable fluide et si pur qu'il peut remplacer pour le nomade, l'eau des ablutions religieuses. Sable multiforme, changeant, mouvant, vivant, inoubliable, dont la nostalgie vous reste au coeur comme celle de tous les nobles paysages, de la montagne ou de la mer." (Odette du Puigaudeau, Tagant, pages 234-5)

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16 septembre 2006

Est-ce que ça vous tente ?

Selon un dicton arabe, "le désert est le jardin d'Allah d'où le Dieu des justes a enlevé toute vie humaine ou animale superflue afin de pouvoir disposer d'un espace où il puisse cheminer en paix." Cela demeura ainsi jusqu'au jour où mort de fatigue, il gagna l'ombre fraîche et accueillante d'une tente...

Ce jardin censé être vide regorge d'une multitude de signes qui émanent des vivants et la tente des nomades en fait bien partie.
Dans le discours rudement aride du désert, la présence -comme entre parenthèses- d'une telle demeure vous interpelle et vous rassure comme une petite phrase au ton conciliant de sérénité...
Et une fois qu'on fait le tour de cette habitation, on se rend compte que l'espace en naît et s'y résume !

En effet, appréhendée de l'extérieur, la tente, par ses formes singulières et dépouillées, entre en résonance parfaite avec ce qui l'entoure.
En effet, il est facile de saisir et de souligner l'entente formelle entre l'articulation harmonieuse des lignes et des masses de la tente et l'expansion alentour du paysage dunaire. L'usage du grand angulaire et l'approche matiériste peuvent aider à renforcer dans ce cas la continuité et l'étagement en profondeur entre les plans proches et lointains.
Ces tentes d'un autre monde sont le plus souvent en laine, fruit de la tonte des chèvres et des dromadaires. La trame de ce matériau naturel subit l'action du vent, du sable, du chaud et du froid. Avec les aléas du temps, elle se distend, s'effiloche et se perce ouvrant davantage la tente à la respiration du ciel...

Certaines images du diaporama exploitent ces accidents, ces distensions et ces perforations aléatoires de la trame. Elles se fondent sur la figure rhétorique de la "mise en abyme" pour ouvrir la tente sur l'espace extérieure de la dune. Elles fonctionnent également comme une métaphore du diaphragme en exploitant le relâchement des fibres tissées pour créer une interface ou un effet de grille de type moucharabieh (données sensorielles filtrées, lumière dosée ou tamisée...etc.) entre l'occupant de la tente et le monde extérieur.

Par ailleurs, à la faveur de ces interstices, la lumière s'infiltre ou se distille comme une "poussière d'étoiles", ce qui donne l'impression que la voûte est constellée et à l'instar d'un temple, la modeste tente semble refléter le monde céleste ! Dans le Psaume 104, l'apparition de Yahvé dans le désert est décrite en ces termes: "Drapé de lumière comme d'un manteau, il déploie les cieux comme une tente".
A ce propos, Mircea Eliade rapporte dans l'un de ses ouvrages que "de (...) nombreux peuples s'imaginent le ciel comme une tente; la voie lactée est la couture; les étoiles, les trous pour la lumière".
Deux des images proposées dans le diaporama mettent en valeur ce foisonnement étourdissant de la lumière, en montant l'équilibre fragile et fugace du clair-obscur, au point que la structure interne de la tente, en suspension, transparaît magnifiée à travers des compositions de facture purement abstraites.
Avec les lignes ascendantes et droites de la base et celles plus courbes qui obliquent depuis le dôme, la tente se déploie autour de ses doubles piliers croisés comme pour indiquer les points cardinaux.
En face ou au centre, le spectateur semble fixé au milieu de la giration universelle...Pur vertige ou vibration contagieuse de la lumière !

Alors, vous venez dans ma tente ?

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15 septembre 2006

Hamadryades

Dans son ouvrage intitulé " Livre des questions", le poète Edmond Jabès nous dit : "Regarde le visage devenir branche. Et la branche fleurir pour le visage. De l'aune au sapin, du baobab opulent au fusain du flâneur, regarde le monde improvisé des arbres vieillir et mourir dans le visage de l'homme ".  

Graffiti_8

14 septembre 2006

Déserrances

Sahara ! Quelle éblouissante percée ouvre ces trois syllabes

arides et comme haletantes

dans notre horizon de sédentaire !

Quelle vertige de lumière, d'espace et de silence !

Quel allègement déjà de nos étroites contraintes !

Quelque chose d'obscur a frémi soudain

au profond de notre inconscience,

un instinct qui ne veut pas être analysé

ni discuté et qui est peut-être

une survivance ignorée des temps où l'homme

était partout un errant...

Odette de Puigaudeau

deserrance0007

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13 septembre 2006

Détente

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