12 novembre 2006
Patience, patience, patience dans le désert!
Palme
De sa grâce redoutable
Voilant à peine l’éclat,
Un ange met sur ma table
Le pain tendre, le lait plat ;
Il me fait de la paupière
Le signe d’une prière
Qui parle à ma vision :
- Calme, calme, reste calme !
Connais le poids d’une palme
Portant sa profusion !
Pour autant qu’elle se plie
A l’abondance des biens,
Sa figure est accomplie,
Ses fruits lourds sont ses liens.
Admire comme elle vibre,
Et comme une lente fibre
Qui divise le moment,
Départage sans mystère
L’attirance de la terre
Et le poids du firmament !
Ce bel arbitre mobile
Entre l’ombre et le soleil,
Simule d’une sibylle
La sagesse et le sommeil.
Autour d’une même place
L’ample palme ne se lasse
Des appels ni des adieux…
(…)
Paul Valéry, Charmes, Bibliothèque de la Pléiade, Tome I, pages 153-156.
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