Balade photographique dans le monde du travail
Le numéro 9 du web magazine Purpose vient de sortir. Il est consacré au monde du travail. L'argumentaire de ce numéro est le suivant :
Dans toute société le travail est un sujet de préoccupation majeur. Il occupe une place prépondérante dans la vie d’un homme, il en détermine en partie l’identité, il en structure l'existence.
Bien que le travail soit un lien social reconnu universellement, souvent nos différentes professions nous séparent. Lorsque quelqu’un nous parle de son travail, de ses difficultés ou de son plaisir à travailler, nous avons du mal à le comprendre et à partager son vécu si nous n’exerçons pas le même travail que lui. Absorbés par nos occupations professionnelles, nous connaissons mal le travail des "autres" et nous nous interrogeons peu.
Pour sortir de cette indifférence, les témoignages des photographes, des cinéastes, des artistes, des poètes ou des écrivains sont nécessaires.
Les séries photographiques présentées dans le neuvième numéro de purpose nous plongent dans l’univers du travail d’hier et d’aujourd’hui. Elles nous ouvrent les portes des bureaux, des usines, des entreprises, des hôpitaux, nous montrent les coulisses des magasins, des supermarchés… qui d’habitude sont des lieux privés et inaccessibles. Les photographies nous permettent de voir qu’au gré des évolutions technologiques et économiques, les formes du travail changent, que de nouvelles conditions modifient notre rapport au travail : gestes et postures s’adaptent aux nouveaux équipements et aux nouvelles machines.
Attentifs au monde du travail, les photographes essaient d’en comprendre le fonctionnement : ils sont fascinés par la répétition des gestes ou par la figure du travailleur, certains s’intéressent plus à l’environnement, d’autres donnent du travail une image plus critique.
La profusion d’images publicitaires, de recettes pour vivre mieux, d’images au service de la communication, participe à une frustration quotidienne. Travailler plus pour gagner plus pour consommer plus ? Faire tourner l'économie au profit de qui ? S'interroger sur le sens de notre travail revient à s'interroger sur le sens de notre existence…
Photographier le monde du travail est essentiel : cela nous aide à comprendre que travailler ne signifie pas seulement gagner de l’argent. Derrière chaque travail il y a des hommes, il y a un monde fait de relations et de sentiments : l’amitié, la haine, le respect, la soumission, la solidarité, l’ennui, le stress, le bonheur, le courage, la peine…
Photographier le monde du travail, c'est lui rendre hommage, s’opposer à sa déshumanisation, sa dévalorisation, et lutter contre l’instrumentalisation des individus.
Pour feuilleter ce magazine, cliquez sur l'image une première fois,
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La liste des photographes qui ont participé à ce numéro est:
Robert Doisneau Travailleurs
Maurice Broomfield Industry
Lee Friedlander At Work
Brian Ulrich Copia
Nigel Shafran Supermarket checkouts / Supermarket portraits
David Moore Office
Darin Mickey Stuff I Gotta Remember Not to Forget
Emmanuelle Léonard Les Travailleurs
Barbara Pellerin Barentin, 76, rue Auguste Badin
Anne Favret & Patrick Manez Chambre avec vues
Thomas Kneubühler Absence
Gérard Dalla Santa Gestes
David Mozziconacci Nyc (Not Yet Completed) - Récupération
Henk Wildschut Shelters
Raphaël Dallaporta & Ondine Millot
La musique qui accompagne les images est de :
musique de / music by Eric Cordier, Jim Meneses,
Alva Noto, Francesco Cavaliere, David Smith
La chimère marine
Le destin frissonne sur les mers
Les anneaux de la légende se brisent
et voici les précipices
Laisse-nous alors semer nos rives de coquillages
amarrer notre arche sur Sannine*
Laisse-nous foudroyer la chimère marine
ô maître de la légende
Et lorsqu'au départ du soleil quittant la ville
les cloches et la route sangloteront
réveille pour nous, ô flamme du tonnerre sur les collines
réveille pour nous le Phénix
Nous acclamerons la vision de son feu triste
avant le matin, avant qu'elle ne soit dite
Nous porterons ses yeux tout le long du chemin
au retour du soleil sur la ville
Le retour de soleil, poème d'Adonis.(*Sannine = montagne du Liban)
...qu'interrogation dans le vent...
Je n'étais qu'interrogation dans le vent
Et me suis fait mirage sans écho
Je suis vague et langage.
Un jour je me fondrai dans l'apocalypse et le brouillard
Laissant closes toutes les portes de l'infini en attente du diable.
Le fleuve des instants s'accroupit dans le jardin des fleurs.
Les bouches sont figées.
Elles n'expriment qu'une litanie
De tourment et de désespérance
Et l'immensité du passé nous lie au zéphyr et au zéro.
Rire encore et toujours
Provoquer les gouvernants
Refuser
Sentir la honte
Regretter ses fautes
Se réjouir
Vanter ses oeuvres
Mourir
Se révolter
Dire "non" au pouvoir
Dire "oui" à la révolution,
La liste est longue. Elle est vivace et froide.
Ici, ni mort, ni écho. Chacun est artisan de sa liberté.
En deçà le futur s'oxyde.
Même si tu médites longuement
Tu ne fais face qu'au vide.
Il n'est ni beau ni effrayant
Il est le chaos à l'origine de l'univers.
Il peut t'entraîner, sans que tu le saches,
Dans des paradis et des enfers que jamais tu n'as imaginés.
Le mieux est de nous résigner
Pour ne pas être victimes de ces dinosaures
Qui nuit et jour nous entourent
Ou de ceux qui nous font sursauter le matin
Lorsque nous prenons notre café
Et posons devant nous les clés rouillées du monde.
Florilège, poème de Jean Dammou, Irak.
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Ces images ont été réalisées au bord de mer. A la manivelle. Le 16 août, j'ai publié en avant première une image issue de cette série ici
Le mouvement du vacancier
Je passerai sur la terre m'extasiant
du bleuissement de ma stupeur
Inconséquent
Le doigts enchevêtrés dans maintes sinuosités
sans ciel
ni
terre je ferai la lecture de ce lieu
azuré
résolu à ne me préoccuper de rien d'autre
que d'un appel
Bleu d'endroit, poème de Salah Boussrif, Sur les traces d'un ciel.
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