Sur les traces d'André Gide et de Henry de Montherlant
C'était le 5 avril dernier. Le séjour de Pierre tirait vers sa fin. Notre dernière virée ensemble allait se faire à proximité de Fès. A une vingtaine de kilomètres justement. Nous avons effectué une boucle qui passe par la fameuse station thermale de Moulay Yacoub, continue sur les villages (douars) Jouaber, Es-Sebt et Mikkes en longeant les cours d'eau de Oued Lmaleh (la rivière salée) et Oued Mikkes (voir tracé en vert sur la carte).
Nous avons débarqué à Moulay Yacoub en début d'après-midi. Ce qui explique que l'activité était au ralenti! En raison de la torpeur de la sieste, il n'y avait relativement ni grande agitation ni bousculades autour des échoppes qui longent les marches des rues construites en pente.
Dans un café, lieu
par excellence où mes concitoyens se complaisent à assassiner le temps, tous les
regards étaient focalisés sur le petit écran d'une télévision où se
déroulaient les péripéties d'un match de foot...J'ai été également
frappé par le décor d'une petite échoppe spécialisée "musique" (cassettes et CD) . A quelques arpents de là, j'ai déniché, bien camouflés sur des murs décrépis, les génies du lieu! Pour le
reste, voici une petite fiche info glanée sur le Net : "Les eaux chaudes de Moulay Yacoub sont de par leur minéralisation, leur
température et leur débit, les plus importantes et les plus
intéressantes du Maroc pour leurs vertus thérapeutiques. Il s'agit
d'une eau hyperthermale, véritable eau de mer soufrée. Cette station
connue déjà dans les années 30 accueillait André Gide et Henry de
Montherlant. Elle est réputée pour soigner Les rhumatismes, certains
eczémas, urticaires, cellulite, les névralgies et névrites (surtout la
sciatique) affections chirurgicales osseuses, affections
gynécologiques.
A quelques vingt kilomètres de Fès, au creux d'une vallée, parmi des
montagnes dénudées d'un paysage lunaire, se cache le village sacré de
Moulay Yacoub accroché à flanc de colline. Depuis des siècles les
pèlerins viennent pratiquer leurs dévotions auprès des sources et des
guérisseurs locaux. Au cœur de la ville au sommet d'une colline, se
trouve le tombeau de Lalla Chafia, fille de sultan, qui selon la
légende mourut désespérée parce que son père voulait la marier contre
son gré. Les anges emportèrent le corps de la jeune vierge au sommet de
la montagne qui domine Moulay Yacoub. Depuis, les pèlerins qui veulent
exaucer un vœu, doivent à midi, gravir sans s'arrêter la pente qui mène
à son tombeau.
Dans Moulay Yacoub , vous pourrez profiter des nombreuses échoppes ,
des bars et de l'ambiance vivante du village ; possibilité de profiter
également du hammam au centre du village , juste à côté de l' hôtel .
Ce sont les Romains qui les premiers ont découvert les vertus des eaux
thermales marocaines.
La source de Moulay Yacoub malgré sa modernisation en station thermale,
continue d'être un lieu sacré. Au cours de l'année les gens du bled
viennent pratiquer leurs dévotions en pèlerins individuels, tandis
qu'après les semailles du printemps et avant les labours d'automne, les
tribus affluent en pèlerinage collectif, "Les Moussems".
Dans les temps anciens les vertus curatives de l'eau de Moulay Yacoub
étaient attribuées à un magicien surnaturel et on assiste encore
aujourd'hui aux pratiques millénaires du pèlerinage thermale.
Antérieures à l'islam comme aux religions juives ou chrétiennes, ces
pratiques doivent présenter quelque rapport avec le culte gaulois au
dieu Borvo dont le nom laisse sa trace dans les stations thermales de
La Bourboule, Bourbonne les bains, Bourbon-Lançy.
La station de Moulay Yacoub dispose de 2 stations thermales, la plus ancienne qui se présente sous forme de hammam et une plus récente qui dispose d'équipements modernes."
Après ce petit bain sec, nous avons décidé de continuer notre petite route qui serpente au milieu des champs en fleurs, surplombe le tracé blanc du lit des oueds et les douars perchés sur leurs collines...
Arrivés à un coude de l'oued Mikkes, nous avons marqué un temps
d'arrêt pour admirer la devanture d'un atelier de mécanique. Nous avons
ensuite rejoint la route nationale. La nuit commençait déjà à tomber...
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