De la petite boucle à la grande foire!
Hier en fin d'après-midi, j'ai fait ma marche rituelle qui consiste en une petite boucle quotidienne de cinq kilomètres en moyenne dans les artères de la ville. C'est en passant par l'avenue Hassan II que j'ai marqué une halte devant la vitrine de la librairie Nouvelle de Madame Alaoui. Le livre d'Odette du Puigaudeau "La grande foire des dattes" m'a tout de suite signalé sa présence par son titre, par l'illustration de sa couverture et par le nom de l'auteure que je connaissais déjà pour avoir savouré son fameux "Tagant". Ma connaissance de cette femme hors du commun avait été consolidée par la lecture de l'excellente biographie rédigée par Monique Vérité "Odette du Puigaudeau, une bretonne au désert", rééditée chez Payot en 2001. Autant vous dire que je me le suis procuré les yeux fermés! De retour à la maison et après la douche, je me suis plongé dans sa lecture...Et là, cerise sur le gâteau: ce livre comporte une riche iconographie (pas moins de 94 photos en noir et blanc) datant du premier voyage en 1934 dans le désert d'Odette du Puigaudeau et de son amie Marion Sénones.
Meret au pays des merveilles
Meret est une déesse du Nil. Son nom est rattaché aux limons fertiles de ce fleuve mythique. Venue de son Nord natal, la Meret dont il s'agit dans ce billet est une jeune fille qui découvre pour la première fois les hauteurs du Moyen Atlas, ses vergers, ses habitants, ses bergers et ses troupeaux, ses pistes fleuries à la faveur du printemps, ses oiseaux aux chants polyphoniques et mélodieux, ses sources et ses séguias qui courent et chantent dans les paysages enchantés et enchanteurs d'Ourthane. Dans le groupe d'adultes que nous formions, elle était comme une petite fée à l'affût des flux les plus secrets de l'eau...
La petite sélection d'images qui suit est une tentative de rendre compte de cette magie contagieuse que nous avons ressentie en sa compagnie!
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Le dôme d'Ourthane
Pour ces vacances d'avril 2014, rendez-vous a été pris avec la famille S. sur les hauteurs du moyen Atlas pour fêter nos retrouvailles du printemps au gîte d'Ourthane. Pour nous qui sommes des habitués de ce lieu d'accueil, une surprise de taille :
au coeur du verger, à l'endroit où se dressait une tente berbère s'élève désormais un dôme végétal ( roseaux, chaume d'épeautre et torchis) discrètement monté sur pilotis. Sa forme hexagonale (cliquez ici pour voir la charpente qui sous-tend l'ouvrage) permet une distribution circulaire du paysage verdoyant alentour: figuiers, oliviers, grenadiers, avocatiers, colline d'agaves, trembles tutélaires...etc. C'est justement là que le rossignol philomèle (luscinia megarhynchos) a élu refuge pour nous enchanter jour et nuit de son chant puissant et mélodieux!
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Zaouit Ifrane
Zaouit Ifrane est un patelin du Moyen Atlas situé à une altitude de 1600 mètres ( latitude 33°34'0 Nord, longitude 5°7'60 Ouest).
Il est distant d'une bonne vingtaine de kilomètres d'Azrou. Mais on peut y accéder par Aïn Leuh ou par Mrirt. La particularité de ce village verdoyant est d'être dominé par un plateau irrigué par une source. En franchissant ce plateau, cette dernière donne lieu à une multitude de cascades qui signent le paysage de ces falaises karstiques caractéristiques de ce village. Les images qui suivent ont été réalisées à la faveur d'une randonnée effectuée en octobre 2013. L'accès au plateau sans grosse difficulté notable permet de bénéficier d'un point de vue imprenable sur le village et ses environs.
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Durant notre randonnée, nous avons pu observer pas mal d'oiseaux rapaces. Nous avons également entrevu deux singes. Pour mieux découvrir ce site exceptionnel, il est possible de séjourner sur place dans des gîtes. Pour le reste des images, vous pouvez visualiser l'album "Zaouit Ifrane".
La pierre et la prière
Dans le précédent billet intitulé "Le goût d'amande douce d'Amellago", mes yeux, mes narines, mes oreilles et mes pieds m'ont surtout mené, comme par synesthésie, vers les amandiers en fleurs. Mais je n'ai pas manqué d'aller flâner du côté des habitations traditionnelles. Comme c'est souvent le cas, les maisons en pisé sont souvent en ruine. De plus en plus, le béton se répand et menace pernicieusement l'harmonie ancestrale de l'architecture en terre caractéristique de ces contrées reculées.
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Le goût d'amande douce d'Amellago
Entre fin janvier et début février 2013 commençait la floraison des amandiers dans la vallée d'Amellago. Pour profiter de cette aubaine, nous avons pour la nième fois séjourné au gîte de Moha. C'est une contrée encore préservée du tourisme de masse et où il fait encore bon flâner au milieu d'une nature rudement belle!
Voici un petit florilège de cette virée au milieu des cultures et des villages qui embaument le parfum délicat de la fleur d'amandier (surtout au lever et au coucher du soleil). En guise de musique d'accompagnement, le bourdonnement enivré des abeilles butineuses..
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A Fès, il y a photo
Dans le cadre de la Saison Culturelle France-Maroc 2012, l’Institut français de Fès présente du 8 au 31 décembre 2012 la 6 ème édition des Rencontres Internationales de la Photo de Fès sous le titre
Maroc: in and out
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Les différentes expositions seront visibles dans plusieurs espaces situés en ville nouvelle ou dans la médina:
- Galerie de l’Institut de Fès
- Galerie Kacimi
- Musée Batha
- Annexe Dar Batha de l'institut français
- Le Jardin des Biehn
- Complexe Culturel Sidi Mohammed Ben Youssef
Simon Edwards, le Commissaire de cette sixième édition, présente en ces termes cette importante manifestation dédiée à l'image:
"Dans un monde où il est très rare de découvrir encore des endroits secrets ou cachés, la photographie peut jouer un rôle de révélateur.
Cette année, Les Rencontres Internationales de la Photo de Fès témoignent de ce besoin du photographe de pousser des portes, d’aller plus loin afin de découvrir la face cachée des choses ou des êtres.
Scarlett Coten, personnalité flamboyante, nous livre, pour une femme européenne qui débarque l’appareil en bandoulière, la vision d’un Maroc inattendu - celui du monde des hommes.
Jean-Christophe Ballot, lui, après des années de voyages photographiques autour du monde, traverse la ville de Fès avec un regard de poète. Il pénètre l’intimité de cette ville médiévale et nous propose une réflexion sur les correspondances que peuvent entretenir l’image et l’écriture. Tout comme le «Fès Invisible» d’Omar Chennafi qui nous révèle la double identité de cette ville mystérieuse, si sobre vue de la rue et si colorée une fois les portes franchies.
Enfin, découvrir la création de l’art vidéo aujourd’hui en déambulant dans les rues de la médina est une manière de lier histoire et modernité. Face à la mémoire des lieux, le choix de vidéos opéré dans la collection de la Maison Européenne de la Photographie illustre les thèmes les plus actuels: le rôle des femmes dans la société, la violence des conflits humains ou encore l’onirique et l’irrationnel qui surgissent parfois dans la vie de tous les jours."
Par ailleurs, voici la liste des participants annoncés :
Jean-Luc Monterosso Parrain de cette édition et commissaire
Simon Edwards Commissaire
Jean-Christophe Ballot Photographe
Scarlett Coten Photographe
Megumi Matsubara Photographe
Omar Chennafi Photographe
Pour accéder au programme détaillé de cette maniFEStation, cliquez ici
Cueillettes d'automne1
Pour fuir l'ambiance urbaine sang pour sang stressante de la dé-fête des moutons, je me suis réfugié sur les hauteurs du moyen Atlas. En dépit d'un temps placé sous les auspices de la pluie, les éclaircies ne manquaient pas et les sorties balades se faisaient pratiquement tous les jours sous le charme indéniable de la lumière automnale. La cueillette, fort abondante, est à suivre dans les prochains épisodes.
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La mosaïque d'Ourthane
Le 6 juillet 2012, nous avons rejoint Ourthane sur les hauteurs du moyen Atlas. Retrouvailles amicales et bien chal-heureuses au gîte d'Ourthane
Voici, pèle mêle et sans prétention artistique, une petite mosaïque d'images issue de nos promenades sous les couleurs dorées de l'été!
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La mécanique cantique
O rage. Désormais la ville très mûre de ses plaies
nous enseignera
un culte nouveau.
Mais diront les hommes: sable!
où mènes-tu nos esprits d'hommes insoumis et
fragiles
là-bas aux confins des fanges
ou à l'arrachement des sèves de la terre ?
Et suffira-t-il pour nous de dérouler nos yeux sur le
dos du désert
pour que naissent à nos bras nos actes
à venir ?
Hélas! dira-t-il.
Aux munitieux rugissement du désert s'élèveront
nos mains
et nos mains oscilleront
sous les rafales du vent
de toutes parts ce seront nos gestes et invocations
jusqu'au dernier ronflement du vent.
Hélas! dira le sable.
Car suffirait-il aux hommes
de dérouler longuement leurs yeux sur le désert
luisant et versatile
suppliant
invoquant pour que leur soit fait don de l'acte?
Leurs doigts seront greffés au sable et leur front
obstruant
la transe du vent, car
qui seront-ils dans le désert ?
Hommes sans signes sans patronymes; hommes
de toutes saisons que tes siroccos
modèleront.
Qui seront-ils dans le ventre du désert ?
-vers des cloaques vagissant sous les fouets du
Vent! -Alors,
qui seront-ils à l'épreuve du désert ?
Hommes sans noms sans liens hommes de toutes
saisons que tes cherguis
modèleront.
Extraits du recueil poétique de Rachid Khaless (2004), Cantiques du désert, L'Harmattan.
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