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21 février 2008

Comble du vide

"(...)Laisse faire, me disais-je, surtout laisse faire : un passage va s'ouvrir, et ce passage, tu l'appelleras Cercle."

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"Un monde de signes creux virevolte au ralenti; ce sont des signaux qui s'adressent au vide. Ils y tombent, jusqu'au jour où  vous allez avec le vide, où le vide est devenu favorable, où il guide vos pas. Car il existe un point de faveur dont la compréhension transforme les signes en joie."

Les deux citations sont extraites du roman de Yannick Haenel (2007), Cercle, Gallimard.

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20 février 2008

Procession

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15 janvier 2008

En deçà du bleu...

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Une feuille s'envole et recherche l'oiseau

Le léger nous habite sous un toit de soleil, chaque
trait donne corps au plein jeu des voyelles
l'apparence est docile aux instants du regard, à
l'accent du réel, aux filets des rivages

là, en deçà  du bleu, tous les  tracés d'écume, où
l'écrit dans le sable aborde ses marées
nos mains ne cherchent plus à saisir que nous-
mêmes, une empreinte se double et percute le sens

entre bec et douceur, les plumes du voyage, qui se
perd en chemin, en rêvant se retrouve
en aimant se prolonge à l'été où tu règnes, en ces
vallonnements, à la crête des heures

Une encre se dilue où s'ancre l'horizon

Philippe Jones (1989) D'encre et d'horizon, poèmes 1981-1987, éditions de la différence

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Déployez les ailes des images en cliquant dessus !

12 novembre 2007

Surprise du jour

Il y a une papeterie dans le centre-ville, à cinq cents mètres de l'hôtel. Elle est minuscule. Quatre stylos, deux images pieuses et trois livres poussiéreux en vitrine. Je pourrais entrer dans la grande librairie en face, mais non, je préfère celle-là : là où il y a moins, je trouve plus. Je viens d'acheter, en même temps qu'une rame de papier blanc, une reproduction d'une peinture de Turner. Je ne l'aurais sûrement pas remarquée dans la grosse librairie. Un paysage de bord de mer. Un mélange de lumières, les unes boueuses, les autres aériennes. Cette image est parfaite. Je l'ai appuyée contre le mur, sur la table. Elle me sert de miroir.

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Quand la lumière, la vraie, celle que les peintres désespèrent d'attraper, glisse chaque matin entre les fentes des volets, elle vient rayer le mur au-dessus de ma tête, dans le lit. Ouvre, elle me dit, ouvre vite, il y a une surprise pour toi. La surprise c'est un jour de plus, différent de tous les autres. J'ai l'oeil aiguisé sur les détails, je sais voir les petites singularités, je ne sais même voir que ça.

Christian Bobin (1995), La folle allure. Roman. Gallimard

16 juin 2007

La dolce vita

Aujourd'hui, je vous sers un poème issu des chansons à boire (Khamriyyât) d'Abû-Nuwâs, né vers 757 de l'ère chrétienne dans le sud-Ouest de l'Iran actuel pas loin de la frontière avec l'Irak, mort à Bagdad vers 815 et contemporain de Charlemagne...

Ce qui a fondé sa réputation, c'est sa poésie bachique et érotique. Ses poèmes chantent, entre autres, la joie de vivre et laissent transparaître un caractère de jouisseur et de libertin. Ce grand poète maudit a laissé derrière lui la réputation d'un incorrigible ivrogne et d'un homosexuel notoire...

Laisse le vent du Sud disperser la poussière

des campements détruits par le malheur des temps!

Mais au rude chameau laisse un arpent de terre,

pour qu'il puisse trotter dessus tout son content!

Là ne poussent que l'acacia et l'arbre à soie

et l'hyène et le chacal sont gibier de misère.

Des Bédouins, n'attends pas d'agrément,

quel qu'il soit,

car leur vie est aride comme le désert.

Laisse-les se nourrir du lait de bêtes maigres,

puisque, à leurs yeux, c'est le meilleur des aliments.

Et, lorsque le lait frais a tourné au lait aigre,

tu peux pisser dessus, sans inconvénient.

Mieux vaut un vin clairet, si agréable à boire

-courtoisement servi par un bel échanson-,

surtout s'il a longtemps mûri dans une jarre:

sans le secours du feu, on obtient sa cuisson.

Ce bon vin, on dirait qu'il gronde dans la jarre,

comme un curé qui marmonne devant la croix.

Tu le prendras des mains d'un garçon nasillard:

d'un petit de gazelle on reconnaît la voix.

Il a appris son art des soins de sa nourrice

et il s'épanouit, coquet et parfumé.

Quand il marche, on peut voir la lourdeur

de ses cuisses

et sa tunique se soulève à point nommé.

Qu'on lui donne du vin, pour qu'il se laisse faire

et dénoue, en jouant, ses pantalons bouffants.

Lors, prends-le dans tes bras, et tu seras content

de constater qu'il a tout ce qu'il faut pour plaire.

Ca, c'est la vie! Et c'est loin des tentes nomades...

C'est ça, la vie, et ce n'est pas boire du lait.

Qu'est le désert, auprès d'un merveilleux palais,

ou l'enclos à moutons -auprès des esplanades ?

Dame Censure, tu voulais me convertir ?

Désolé! Je ne tiens pas à me repentir...

Abû -Nuwâs (1998)Le vin, le vent, la vie. Actes Sud.

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31 mai 2007

Correspondance

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