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Photoeil

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11 novembre 2006

Il arrive qu'il pleuve et qu'un lac se forme...

dunes_et_lac

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2 novembre 2006

L'Amour est ma religion et ma foi

J'ai choisi cette image pour illustrer une ode d'Ibn Arabi. Cet andalou né à Murcia en 1165 et mort à Damas en 1250 était poète, philosophe et l'une des grandes figures du soufisme de son temps. Ce poème est extrait de son recueil " Le chant de l'ardent désir" (Tourjoumân al-achwâq ).

dunecielnuage

La traduction française de cette ode intégrée en caractères arabes à l'image est la suivante :

Auparavant, je méconnaissais mon compagnon

Si nous n'avions la même croyance.

A présent, mon coeur est capable de toute image :

Il est prairie pour les gazelles, cloître pour les moines,

Temple pour les idoles,  Kaaba* pour les pèlerins,

Tables de la Thora et livre saint du Coran.

L'Amour seul est ma religion,

Partout où se dirigent ses montures

L'Amour est ma religion et ma foi.

( * Kaaba : sanctuaire au coeur de la Mecque)

Ode_Ibn_Arabi

Il existe une version chantée de ce poème par Amina Alaoui, belle voix arabo-andalouse. Cette interprétation vocale figure sur son disque intitulé "ALCANTARA". Voilà ce qu'elle en dit:

" Il est bien plus simple de traduire Alcàntara au sens propre, qu'au sens figuré; révélateur d'une longue histoire. Alcàntara en arabe signifie : le pont.(...)Plusieurs ponts en Espagne portent ce nom de nos jours, ainsi qu'une ville frontalière du Portugal dans la région d'Extremadura. D'anciens écrits attestent l'existence  du pont Alcàntara (encore actuel) joignant les deux rives du Tage de la ville de Tolède, et bien d'autres disparurent ou furent débaptisés comme Alcàntara Del Darro de Grenade, ou le fort d'Alcàntara de Valence emporté par les inondations en 1080.

Ce que j'entends dans Alcàntara c'est "cantar", un pont de chants qui se conjugue au futur "cantara": chantera. Une histoire qui résonne comme un chant à l'humanité.

(...) Alcàntara constitue un témoignage de ces moments privilégiés de coexistence, de convivialité, de communion de savoir et de dialogue dus au respect des différences, malgré les aléas de l'histoire,et non pas simplement une élégie posthume aux illustres figures du  passé. Cet âge d'or fut! Cela nous renvoie actuellement au problème moral du déni des différences, du racisme et du repli sur une identité autarcique. Serions-nous capables de réinventer un nouvel âge d'or de tolérance ? Cette évocation lyrique peut-elle être une relecture symbolique de l'histoire à travers l'art vers une nouvelle Renaissance à l'aube du XXIèe siècle ? (Amina Alaoui)

C'est cette interprétation que je vous invite à écouter...

http://www.dailymotion.com/video/xl4sy_ode-dibn-arabi


Ode d'Ibn Arabi
envoyé par TooBanal

30 octobre 2006

Tremplins

Les photographies de ce diaporama sont extraites d'une série dans laquelle j'ai essayé d'intervenir sur le paysage. Néanmoins, il ne s'agit pas, comme dans certaines pratiques du land art, de meubler de façon massive, monumentale et non neutre  la nudité ou le vide présumé d'un lieu...

Le recours de façon emblématique au verre réfléchissant (chutes de miroir) est dicté par la nécessité d'utiliser un matériau  qui interfère en résonance avec l'intégrité du milieu : à l'origine, le verre c'est du sable.

Dans le dialogue qui s'instaure entre le sable et le verre, c'est la complémentarité entre la  nature et la culture qui est mise en avant.

Néanmoins, on peut se poser la question du héros de G. Perec ( L'Homme qui dort, page 150, Denoël, 1967)qui scrutait d'un oeil morne et rivé à la glace : " Quel secret cherches-tu dans ton miroir fêlé ? "

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28 octobre 2006

Spéculaires

Edmond Jabès :

"La ressemblance du grain de sable avec le grain de sable est, peut-être, celle qu'il y aurait entre les débris d'un miroir, à l'instant de sa chute, et ceux d'un miroir brisé depuis des millénaires".

cbaX

20 octobre 2006

SISAO

Et cependant, nous avons aimé le désert. S'il n'est d'abord que vide et que silence, c'est qu'il ne s'offre point aux amants d'un jour (...)

Le sahara, c'est en nous qu'il se montre. L'aborder ce n'est point visiter l'oasis, c'est faire notre religion d'une fontaine.

A. de Saint Exupéry

R0004

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4 octobre 2006

Cogito, erg sum

Au gré de l'erg

foin des simagrées,

le regard se désagrège...

le garrot de mes dictatures intérieures

se dessère,

le silence m'agrée

instant grégaire...

cogito, erg sum

ombrerelief

19 septembre 2006

Une passion dans le désert

Qui oserait, au milieu des sables,

faire usage de la parole ?

Le désert ne répond qu'au cri, l'ultime,

déjà enveloppé de silence d'où surgira le signe :

car on n'écrit jamais

qu'aux confins imprécis de l'être.

(Edmond Jabès)

polyptyque

17 septembre 2006

L'indispen-sable matière !

"Sable pâle, à peine doré, ivoire, parfois presque blanc des jeunes dunes au bord de l'erg; dunes vives qui cherchent encore leur place et leur modelé. Sable oxydé, roussi, sable rose orangé des dunes centrales, mortes, plus hautes et massives. Sable lourd et lisse, épandu en larges plis de velours. Sable fauve et soyeux comme un pelage. Sable léger comme une vapeur que le vent emporte des cimes. Sable glacé de la nuit; sable brûlant de midi, mais si doux aux pieds nus et toujours accueillant aux corps que la fatigue a meurtris. Sable fluide et si pur qu'il peut remplacer pour le nomade, l'eau des ablutions religieuses. Sable multiforme, changeant, mouvant, vivant, inoubliable, dont la nostalgie vous reste au coeur comme celle de tous les nobles paysages, de la montagne ou de la mer." (Odette du Puigaudeau, Tagant, pages 234-5)

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16 septembre 2006

Est-ce que ça vous tente ?

Selon un dicton arabe, "le désert est le jardin d'Allah d'où le Dieu des justes a enlevé toute vie humaine ou animale superflue afin de pouvoir disposer d'un espace où il puisse cheminer en paix." Cela demeura ainsi jusqu'au jour où mort de fatigue, il gagna l'ombre fraîche et accueillante d'une tente...

Ce jardin censé être vide regorge d'une multitude de signes qui émanent des vivants et la tente des nomades en fait bien partie.
Dans le discours rudement aride du désert, la présence -comme entre parenthèses- d'une telle demeure vous interpelle et vous rassure comme une petite phrase au ton conciliant de sérénité...
Et une fois qu'on fait le tour de cette habitation, on se rend compte que l'espace en naît et s'y résume !

En effet, appréhendée de l'extérieur, la tente, par ses formes singulières et dépouillées, entre en résonance parfaite avec ce qui l'entoure.
En effet, il est facile de saisir et de souligner l'entente formelle entre l'articulation harmonieuse des lignes et des masses de la tente et l'expansion alentour du paysage dunaire. L'usage du grand angulaire et l'approche matiériste peuvent aider à renforcer dans ce cas la continuité et l'étagement en profondeur entre les plans proches et lointains.
Ces tentes d'un autre monde sont le plus souvent en laine, fruit de la tonte des chèvres et des dromadaires. La trame de ce matériau naturel subit l'action du vent, du sable, du chaud et du froid. Avec les aléas du temps, elle se distend, s'effiloche et se perce ouvrant davantage la tente à la respiration du ciel...

Certaines images du diaporama exploitent ces accidents, ces distensions et ces perforations aléatoires de la trame. Elles se fondent sur la figure rhétorique de la "mise en abyme" pour ouvrir la tente sur l'espace extérieure de la dune. Elles fonctionnent également comme une métaphore du diaphragme en exploitant le relâchement des fibres tissées pour créer une interface ou un effet de grille de type moucharabieh (données sensorielles filtrées, lumière dosée ou tamisée...etc.) entre l'occupant de la tente et le monde extérieur.

Par ailleurs, à la faveur de ces interstices, la lumière s'infiltre ou se distille comme une "poussière d'étoiles", ce qui donne l'impression que la voûte est constellée et à l'instar d'un temple, la modeste tente semble refléter le monde céleste ! Dans le Psaume 104, l'apparition de Yahvé dans le désert est décrite en ces termes: "Drapé de lumière comme d'un manteau, il déploie les cieux comme une tente".
A ce propos, Mircea Eliade rapporte dans l'un de ses ouvrages que "de (...) nombreux peuples s'imaginent le ciel comme une tente; la voie lactée est la couture; les étoiles, les trous pour la lumière".
Deux des images proposées dans le diaporama mettent en valeur ce foisonnement étourdissant de la lumière, en montant l'équilibre fragile et fugace du clair-obscur, au point que la structure interne de la tente, en suspension, transparaît magnifiée à travers des compositions de facture purement abstraites.
Avec les lignes ascendantes et droites de la base et celles plus courbes qui obliquent depuis le dôme, la tente se déploie autour de ses doubles piliers croisés comme pour indiquer les points cardinaux.
En face ou au centre, le spectateur semble fixé au milieu de la giration universelle...Pur vertige ou vibration contagieuse de la lumière !

Alors, vous venez dans ma tente ?

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15 septembre 2006

Hamadryades

Dans son ouvrage intitulé " Livre des questions", le poète Edmond Jabès nous dit : "Regarde le visage devenir branche. Et la branche fleurir pour le visage. De l'aune au sapin, du baobab opulent au fusain du flâneur, regarde le monde improvisé des arbres vieillir et mourir dans le visage de l'homme ".  

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