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Photoeil

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8 janvier 2009

Pas même un grain de quartz dans le sable

P1090930P1090929Comme je vous l'avais signalé dans un billet précédent, le désert peut être exceptionnellement bien arrosé par les pluies et fleurir de toute beauté. Mais, ce n'est pas toujours le cas. Sur la durée, c'est l'eau qui fait cruellement défaut. Mais il arrive que des pluies diluviennes suivies de tempêtes emportent tout sur leurs passages. C'était le cas dans la nuit du 26 au 27 mai 2006. Plusieurs maisons et auberges furent rasées de la carte. On peut se faire une idée de l'importance des dégâts ici.
Les images qui vont suivre ont été faites fin décembre 2008. Elles montrent ce qui reste d'une auberge de charme qui était tenue par une italienne. On peut apprécier l'état des lieux avant la catastrophe ici . Il était question de restaurer ce riad courant 2007 mais la propriétaire a fini par jeter l'éponge et regagner l'Italie.

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Pour entrer en résonance avec les images, j'ai emprunté, avec son aimable accord, un poème de Nicolas Vasse intitulé : Symphonie n°1 Troisième mouvement : Le Chaos

A l’origine un seul instant tordait son feu sur diverses latitudes
 A l’origine l’ombre n’existait pas le noir ne portait ni son nom ni sa robe
A l’origine une pupille de lumière une fissure dans l’unité

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Alors l’on c’est-à-dire nous les hommes nous nous emballons

 

Nous sans autres désirs que d’être sans mort nous pensons

 

Au paradis à l’enfer à l’entre-deux ou même au vide au noir

 

A l’origine l’ombre n’existait pas le noir ne portait ni son nom ni sa robe

 

Mais de tant de siècles de tant de naissances et de morts de tant de nous

 

Il ne restera pas même un grain de quartz dans le sable pas même une larme dans la mer

 

A l’origine une pupille de lumière une fissure dans l’unité

 

Le soleil laissera tant de nous l’ombre couvrira nos mots d’une grande seconde

 

D’une escorte de tempêtes d’éclairs et de nuages gonflés furieux

 

Mais de tant de siècles de tant de naissances et de morts de tant de nous

 

Il ne restera pas même une langue pas même une pensée pas même un système

A l’origine un seul instant tordait son feu sur diverses latitudes
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Sans cesse paroles sincères peu ou prou peu importe sans cesse des mots perdus

 

Des mots sans parents des mots orphelins sans cesse ils veulent y revenir

 

A l’origine à l’instant de lumière des mots d’enfants sur un linceul déjà pendu séché

 

Sans cesse volubiles dans une toile de rues dans un chagrin de désespoir et perdus

 

Des orphelins qui pleuraient l’origine le tout la matrice des mondes le premier son

 

Dans ce silence de fou de ruines de châteaux lactés de mines à ciels ouverts

 

Dans ce silence de moribonds ils parlaient de mystères de clés d’énigmes

Des orphelins cherchaient un sens et des mots où jeter leur rêve du premier son
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A l’origine un seul instant tordait son feu sur diverses latitudes

 

A l’origine l’ombre n’existait pas le noir ne portait ni son nom ni sa robe

A l’origine une pupille de lumière une fissure dans l’unité

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Quelques danseurs naissent différemment loin de la douleur loin de l’angoisse

 

Quelques danseurs amènent un ventre rayonnant un soleil parmi les astres

 

Quelques danseurs éclatent de rires et lancent des instants de lumière

 

Ils jouent d’instruments exotiques et passionnants ils jouent différemment

 

Et sous un arbre à l’abri les millions d’orphelins écoutent et se rappellent

 

Ecoutent et entendent le seul secret et la seule musique du premier son

 

Ils jouent d’instruments à vents et à cordes et les chevauchent comme mages mongols

 

Ils dansent aux yeux de tous et tendent des millions de mains des millions de cœurs

 

Comme autant de traits à l’éclat de rubis dans l’ombre qui avance une robe si noire
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Les pierres remplissent les cascades l’eau meugle infernale se disperse en terre

 

Les pierres démunissent les montagnes les temples les coffres à jouets

 

Les pierres se dévissent s’en vont laissent passer l’air sereinement roi

 

Les oiseaux tus le silence apparaît intangible et végétal
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P1090964 P1090965 P1090961

 

Alors l’on c’est-à-dire nous les hommes nous nous emballons

 

Nous sans autres désirs que d’être sans mort nous pensons

 

Au paradis à l’enfer à l’entre-deux ou même au vide au noir

 

Quand nous ne serons plus quand la pluie lavera nos restes

 

Nous ne penserons plus nous serons nullipares

 

Nous sans autres désirs que d’être sans mort nous saurons

 

Qu’à l’origine il y avait un silence avant la symphonie

 

Rien de plus et nous errerons orphelins curieux abrutis

 

Nous dandinerons allègrement d’en savoir un peu plus

 

Sur cette danse au ventre rayonnant nous nous emballerons

 

Des confiseries aux couleurs de printemps et d’été

 

Des alcools d’hiver et des souvenirs d’automne

 

Sur cette danse au ventre rayonnant nous nous panserons

 

Mais de tant de siècles de tant de naissances et de morts de tant de nous

 

Il ne restera pas même un grain de quartz dans le sable pas même une larme dans la mer

 

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Cliquez sur les images pour les voir en plus grand


 





 

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6 janvier 2009

Transitions héliographiques

Littéralement ou étymologiquement, la photographie est écriture avec la lumière. Dans certaines pratiques comme celles du Light Graffiti, le dispositif adopté maintient,dans un environnement sombre, l'appareil photo fixé sur un trépied et c'est à la faveur d'un long temps de pose que l'opérateur va essayer d'enregistrer des trainées lumineuses au moyen d'une lampe torche (cliquez sur le lien supra pour plus de détails). Les possibilités de cette technique sont infiniment amusantes et variées.
Dans la série d'images qui suit, ce dispositif classique est inversé: l'appareil photo est libre de toute attache, ce qui permet d'opérer à main levée. En revanche, la source lumineuse est fixe puisqu'il s'agit tout bonnement du soleil (au moment de son coucher).
Quand j'ai réalisé cette pellicule (film négatif), je n'ai pensé à aucun moment faire du Light Graffiti puisqu'il ne s'agissait pour moi que d'un exercice sans prétention qui s'inscrit dans la série expérimentale faite de manière aléatoire au moyen de la manivelle de rebobinage (petit rappel technique et diaporama du corpus disponible ici ). Il est certain qu'avec un peu plus de dextérité et de souplesse dans le mouvement, on puisse réaliser des oeuvres intéressantes! Alors, ça vous dit d'aller taquiner le soleil ?

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5 janvier 2009

Lumière sur Lumière II

surimp0015surimp0016(...) Paradis vient d'un mot persan qui signifie jardin. Ce jardin m'enseigne  quotidiennement quels diadèmes matutinaux il recèle et quels souffles nocturnes complotent pour éteindre, en moi et hors de moi, le quinquet vacillant. Le jour est parfois ma nuit et la nuit soudaine fulguration, triomphe archaïque du harpon  d'ivoire ou du soc  au métallique éclat. Le poème naît tantôt de l'accord harmonique, tantôt de cette fêlure qu'on sent en nous, de cette  tragique discontinuité qui, à jamais, nous interdit de nous motter au creux des choses, telles des perdrix au ras des labours gelés, dans l'attente instinctive d'on ne sait quel soleil ragaillardi.
Heureusement, le lieu où l'on passe est toujours fondateur, et exaltant le regard porté sur lui. Marais ou moissons, garrigues ou toundras, peu importe. En cela, l'homme qui débarque sur la lune, dans un paysage exclusivement minéral, revit l'épreuve initiatique de tous les matins humains, le baptême de la lumière comme on dit qu'il existe, pour les combattants, un baptême du feu. Remarquons à quel point les grands espaces laissés intacts par nos entreprises prométhéennes stimulent notre onirisme géographique, lui offrant des pertuis par où nous avons hâte de nous échapper. Torrides ou glacés, les déserts sont peuplés de portes ouvertes!(...)

Guy Féquant, La lampe d'argile, carnet d'un marcheur, éditions la manufacture, 1992, page 71.

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3 janvier 2009

Lumière sur Lumière

J'ai toujours aimé m'amuser en réservant sur un film quelques poses pour des surimpressions au moment de la prise de vue. Mais cet exercice ludique  qui n'exclut pas l'aléatoire vaut-il encore la peine quand on considère le nombre foisonnant de logiciels qui permettent de superposer toutes les images possibles et inimaginables ?
Je pense que oui. Car les contraintes et les possibilités sont différentes. Et le rendu final (grain, saturation des couleurs, illusion de profondeur...etc.) aussi.
Dans la série que je vous propose, j'ai disposé mon appareil argentique manuel sur trépied. J'ai opéré les réglages nécessaires pour répartir la lumière équitablement entre les deux images. J'ai ensuite procédé à la première prise de vue en faisant une mise au point nette. J'ai armé l'appareil sans faire avancer le film et effectué la seconde prise de vue tout en veillant à introduire beaucoup de flou (ouverture plus grande du diaphragme et manipulation de la bague des distances).
C'est cette variation sur le contraste net/flou entre les deux poses qui engendre cet effet de volume si particulier et que l'on désigne par "enveloppé" (perceptible des fois sur la ligne d'horizon et sur les sujets mouvants )...

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1 janvier 2009

Le désert vous le dit avec des fleurs

La traversée du moyen Atlas, à l'aller comme au retour, nous a offert des paysages enneigés. Mais au-delà de Midelt, le temps est superbement dégagé. Un premier pique nique sur le Ziz bien chargé d'eau! Le barrage à l'entrée d'Errachidia est , relativement aux années précédentes, bien plein. La pluie fort abondante de ces dernières semaines a bien transformé les paysages. Cette impression se confirmera plus tard : les lacs de pluie ou naturels du désert débordent !
Un dernier plein de gazoil à Rissani avant d'entamer la descente vers notre point de chute au pied des dunes d'or. Tout le long du parcours, des tentes sont dressées et les drapeaux flottent au vent : la région se prépare pour recevoir le cortège royal.
Sur le plan de la fréquentation touristique, les auberges ne battent pas leur  grand plein et les effets de la crise mondiale se ressentent ici. Mais on prévoit un léger mieux pour le réveillon. D'ailleurs, en remontant, nous avons croisé de nombreuses et longues  files de 4 x 4 et de motards de touristes étrangers ...
Les images de ce billet mettent en avant le fait qu'un désert bien arrosé n'est pas  avare de ses fleurs!

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16 décembre 2008

Désert urbain III

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8 décembre 2008

Désert urbain II

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Cliquez sur chaque image pour l'agrandir

"Je veux parler d'un désert monstrueux, le désert parfaitement planétaire, parfaitement mondialisé. Le désert de l'Homme par l'Homme, celui qu'il édifie dans son coeur, lui l'orgueilleux qui marche sans mémoire" (Jean-Yves Vallat)


27 novembre 2008

Désert urbain

J'ai évoqué ici un travail photographique en cours d'expérimentation. Les ingrédients de base sont fort simples pour ne pas dire éculés : un vieil appareil photo argentique totalement mécanique, un caillou de 20 mm de focale, une ouverture constante à 8, une profondeur de champ réglée sur l'hyperfocale,  des films négatifs couleurs, une  mesure de  la lumière au pifomètre et sans le recours à une cellule(en fait, je n'en ai pas besoin pour ce travail) et comme terrain de chasse : un long parcours urbain.  Le seul mot d'ordre est de ne pas déclencher comme tout le monde et surtout de faire tout à l'envers! (Sachez seulement qu'il n' y a pas de surimpression, pas de manipulation post-production, pas de travail sur photoshop en dehors du redimensionnement des images).
De retour du laboratoire avec les films développés, je me suis mis à les scanner. Le résultat était pour une première tentative expérimentale très prometteur et je crois que je vais continuer à peaufiner le procédé.
Ma première surprise concerne la désertification paradoxale  du paysage urbain! Bien sûr, j'ai des voitures, des silhouettes, des contours de bâtiments...etc. mais très souvent, j'ai assisté à une épuration des formes! La palette des couleurs et la touche évoquent le désert. Les quelques palmiers qui longent l'avenue qui mène au Mellah et au palais royal s'inscrivent de façon estompée à l'arrière plan augmentant ainsi l'impression d'un cliché réalisé en plein désert! C'est la raison pour laquelle j'ai décidé de vous montrer cette première série ici sur Photoeil...

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18 novembre 2008

Pas perdus dans le ksar

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30 septembre 2008

Tchin Tchin Oualou

Edmond Jabès : "La ressemblance du grain de sable avec le grain de sable est, peut-être, celle qu'il y aurait entre les débris d'un miroir, à l'instant de sa chute, et ceux d'un miroir brisé depuis des millénaires".

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